Avec ses 1,4 million de vaches en France et première race allaitante du pays, la race Charolaise s’impose également comme première race allaitante d’Europe. Elle représente près de 25% du cheptel bovin Européen. A l’international, elle est utilisée dans près de 70 pays, en race pure et en croisement.
la charolaise à L'INTERNATIONAL
Première race allaitante de france et d’Europe
La France est l’un des seuls pays au monde où la conduite des troupeaux de races allaitantes s’effectue majoritairement en race pure, et ce dans l’objectif d’une spécificité de production bouchère.
Dans les autres grands pays producteurs de viande bovine, la production de viande est réalisée le plus souvent à partir de croisement sur des troupeaux de femelles de races laitières, rustiques ou locales. Les races support sont souvent des vaches de petit format, auquel sont accouplées des taureaux de race à viande avec plus de format et de conformation, dans l’objectif de maximiser les bénéfices pour un croisement terminal.
Grace à ses performances de production reconnues tant en race pure qu’en croisement, et ses grandes capacités d’adaptation à son milieu (valorisation des surfaces herbagères, aptitudes laitières, …) la race Charolaise a su se déployer en Europe et à l’international.
Histoire de l’expansion de la race en Europe et dans le Monde :
L’attrait pour la race naît au début du vingtième siècle. Les éleveurs étrangers sont impressionnés par cette race de grandes vaches blanches qu’ils ont l’occasion de voir lors de leurs visites en France ou encore dans les expositions à l’étranger auxquels une poignée d’éleveurs français amènent des reproducteurs.
Lors des premiers essais réalisés en croisement, les performances de la race charolaise se distinguent pour améliorer la croissance et la conformation des produits, en particulier sur les races locales sélectionnées pour leur génétique adaptée au milieu mais ayant parfois perdu le caractère boucher.
Les animaux issus de croisement Charolais répondent également à l’émergence d’une nouvelle demande de la consommation en viande après-guerre : un produit de viande moins grasse que celles des races laitières ou races à viande britannique (la référence jusqu’alors) et un rendement en morceaux nobles plus important.
Enfin, la particularité de coloration (gène Silver) qui éclaircit et rend uniforme la robe des produits en croisement, véritable signature de la race, permet de reconnaître très facilement les produits croisés Charolais et de faire la promotion de leur évidente qualité.
L’intégration de ces croisements a d’ailleurs donné naissance au Texas dans les années 1930’s à la race Charbray issue de croisements entre reproducteurs charolais et des zébus brahmanes (5 huitièmes de sang charolais et 3 huitièmes de sang brahman).
En lien avec le HERD BOOK CHAROLAIS, le SYNDEX, puis la COFRANIMEX (compagnie Française pour l’exportation et l’importation d’animaux reproducteurs), la dynamique de l’export de reproducteurs vers les grands pays producteurs de viande en Europe et dans le monde s’est organisée afin de développer dans chaque pays étranger un noyau d’éleveurs de Charolais en race pure, destinés à approvisionner en taureaux les élevages locaux.
L’expansion de la Charolaise dans le monde est particulièrement marquée par les efforts de promotion et de communication menés dans les années 1950 par Emile Maurice, reconnu comme l’un des premiers éleveurs à comprendre le potentiel de la race, et ambassadeur de la race. A la fin des années 1960’s la race charolaise était présente dans plus de 64 pays, sous tous les types de latitudes et de climats.
LA CHAROLAISE DANS LE MONDE AUJOURD’HUI
Principaux pays importateurs de génétique Charolaise aujourd’hui (animaux vivants et produits germinaux) :
L’activité d’export d’animaux vivant se concentre principalement dans les pays d’Europe, avec parfois quelques destinations plus éloignées (Maroc, Thaïlande…). Les pays de l’est comme la Hongrie, la Roumanie et la République Tchèque sont particulièrement actifs dans les flux d’animaux (voir carte ci-après). Les pays proches, comme l’Allemagne, l’Irlande, l’Espagne, le Portugal et Italie constituent également des partenaires privilégiés dans les échanges réguliers de génétique Charolaise.
Les éleveurs charolais étrangers sont également clients des stations d’évaluation Charolais France : sur les ventes des séries 2018-2019 à 2022-2023, ce sont 163 jeunes taureaux inscrits en section principale classe mérite A+ et évalués qui ont été vendus à l’étranger [ 14 pays différents : Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Hongrie, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-bas, Pays-bas, Pologne, Portugal, République Tchèque, Slovénie].
Le marché de l’export est également actif dans les échanges de produits germinaux (semence et embryons). On retrouve alors des pays importateurs de génétique Charolaise hors Europe comme le Brésil, l’Equateur, l’Argentine ou le Canada.
Quelques rappels pour les échanges de génétique
Dans le respect du Règlement Zootechnique Européen, les échanges de génétique des reproducteurs de race pure (animaux vivants, semence ou embryon) doivent être accompagnés des documents requis :
Intra-pays Européen – les animaux reproducteurs de race pure vivants ou leurs produits germinaux (semences ou embryons) importés ou exportés doivent être accompagnés d’un certificat zootechnique afin de pouvoir intégrer la section principale du livre de destination. Le certificat zootechnique est délivré par le HBC sur demande de l’éleveur détenteur de l’animal.
Hors zone Union-Européenne, les animaux reproducteurs (ou leurs produits germinaux) exportés, seront accompagnés d’un certificat export délivré par le HBC.
Pour les imports en France, les animaux reproducteurs (ou leur produits germinaux) doivent avoir été inscrits en section principale d’un livre d’un organisme de sélection de la race reconnu par l’Union Européenne (liste publiée par la Commission) et disposer d’un certificat zootechnique [RÈGLEMENT (UE) 2016/1012, Article 30 et 34].
Pour toute question concernant les échanges de génétiques, vous pouvez contacter les services du Herd Book Charolais.
Association Charolais International
En 1964, Emile Maurice propose la création d’une Fédération Internationale de ces associations qui prendra le nom de FIAERBC (Fédération Internationale des Associations d’Eleveurs de Charolais).
En 1999, cette fédération modernisa ses statuts et prend alors le nom de Charolais International.
L’objet de l’organisation est de :
- échanger les résultats d’expériences mutuelles dans le domaine de toutes les problématiques d’élevage
- harmoniser les modes opératoires en matière de sélection
- favoriser l’échange d’animaux reproducteurs
- coopérer avec des organismes de sélection dans tous les pays
- centraliser les informations réciproques et les diffuser
- promouvoir la race charolaise à l’international
- représenter généralement les intérêts de la race Charolaise à travers le monde.
Charolais international compte aujourd’hui 24 membres actifs (organismes de sélection et association d’éleveurs de la race Charolaise et Charbray).
Elle organise tous les ans un congrès mondial, qui tourne dans chaque pays membre organisateur, permettant aux participants de découvrir l’élevage charolais local mais aussi les spécificités agricoles et culturelles du pays. Une année sur deux ce congrès est un congrès technique : permettant d’échanger sur des sujets techniques de la sélection Charolaise.
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